Il existe une solution pour lutter contre la chaleur en ville tout en évitant les climatiseurs individuels coûteux et gourmands en énergie : les réseaux de froid urbains. Systèmes souterrains capables de climatiser un grand nombre de bâtiments simultanément, ils réduisent à la fois les émissions de CO2 et la consommation d’eau, et sont donc un élément essentiel de la ville durable. Décryptage.

Le réseau de froid parisien opéré par Climespace s’étend sur 70 kilomètres. Il est l’un des réseaux les plus importants au monde et le premier en Europe.

Les réseaux de froid urbains sont l’un des moyens les plus efficaces et rentables de rafraîchir les zones fortement peuplées comme les centres-villes et ainsi de réduire l’empreinte carbone. Ensemble d’installations souterraines qui produisent et acheminent de l’eau glacée vers les bâtiments pour les climatiser, ils permettent en effet de mutualiser la demande énergétique d’un ensemble de bâtiments et d’éliminer le recours aux climatiseurs individuels.

C’est ainsi qu’ils luttent contre les îlots de chaleur urbains, terme désignant les microclimats qui entrainent une température plus élevée en ville qu’à la campagne et qui accentuent les effets de canicule.

En terme de chiffres, les réseaux de froid urbains permettent une réduction moyenne de :

  • 50 % des émissions de CO2
  • 65 % de la consommation d’eau
  • 80 % de l’utilisation de produits chimiques

Ils augmentent par ailleurs de 50 % l’efficacité énergétique par rapport aux systèmes de climatisation individuels. Sans compter qu’un réseau de froid urbain peut être approvisionné par une source d’énergie renouvelable (géothermie, biomasse, valorisation énergétique des déchets ménagers, récupération de chaleur des eaux usées, etc.) et qu’il réduit le bruit et l’espace occupé à l’intérieur des bâtiments.

Comment fonctionne un réseau de froid urbain ?

L’eau glacée qui climatise les bâtiments est produite par une centrale frigorifique, et distribuée au moyen d’un réseau de canalisations primaire qui dessert les postes de livraison des bâtiments. Le réseau de canalisations secondaire de chaque bâtiment prend ensuite le relai pour rafraîchir l’intérieur des bâtiments raccordés au réseau.

Le réseau de froid fonctionne en circuit fermé : une fois que l’eau glacée a fait son travail et après avoir gagné quelques degrés, elle est renvoyée vers la centrale de production pour être à nouveau refroidie.

Une salle de contrôle centralise le pilotage et la surveillance à distance des équipements, 24 h/24, 7 j/7.

Réseaux urbains

Afin d’augmenter la performance énergétique du système, deux techniques sont principalement utilisées :

  • le stockage de froid permet de limiter le recours aux machines de production en période de pointe et assure la continuité de fourniture de froid en cas d’indisponibilité d’une centrale frigorifique
  • l’utilisation d’une ressource d’eau locale afin de refroidir naturellement les centrales frigorifiques.

Cette technique de refroidissement naturel, dite de « free cooling », est utilisée pour le réseau de froid parisien opéré par Climespace, filiale d’ENGIE. La Seine est en effet capable de fournir environ 50 % des besoins en froid du réseau, ce qui permet de consommer moins d’eau et moins d’électricité.

Ce réseau de froid est l’un des plus importants au monde, avec une production annuelle de 410 000 MWh d’énergie. Cela correspond à 5 millions de m2 climatisés, et permet d’éviter le rejet de 20 600 tonnes de CO2 éq. chaque année.

Dernière innovation en date d’ENGIE : un puissant algorithme permettant d’analyser plus efficacement les grandes quantités de données brassées par les réseaux, et ainsi de mieux prédire les besoins en énergie. Plus nos villes seront intelligentes, plus la lutte contre le changement climatique sera efficace !

CLIMESPACE rafraîchit Paris