La chaleur naturellement présente dans le sous-sol de la Terre offre une source d’énergie renouvelable et inépuisable considérable. La commune d’Ivry-sur-Seine en Île-de-France a décidé de l’exploiter en ouvrant sa première centrale géothermique exploitée par ENGIE pour alimenter son réseau de chauffage urbain.

Crédit photo : Federico Novaro

Aujourd’hui, la géothermie est la 3e source d’énergie renouvelable en France après la biomasse et l’énergie hydroélectrique.

La ville d’Ivry-sur-Seine mène des opérations ambitieuses d’aménagement durable sur son territoire, parmi lesquelles la ZAC Ivry Confluences sur le secteur Ivry-Port Centre. Afin de mettre à disposition des habitants de cet éco-quartier une chaleur à faible empreinte environnementale, la ville a choisi d’utiliser la géothermie, énergie renouvelable, pour alimenter son réseau de chaleur. L’entreprise créée spécifiquement pour le projet et composée d’ENGIE Réseaux et de CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain) a pris le nom de Géotelluence.

Alimenter en chaleur et en eau chaude sanitaire 12 500 équivalent-logements

Inaugurée en octobre 2017, la centrale géothermique viendra compléter les deux réseaux de chaleur de la ville (la chaufferie Pierre et Marie Curie et la chaufferie Casanova), tous deux actuellement alimentés par du gaz (à 98 %) et du fioul.

Deux forages de 1600 mètres ont ainsi été réalisés par ENGIE Réseaux pour récupérer l’eau géothermale naturellement chauffée à 64°C du Dogger, une nappe d’eau sous-terraine du bassin parisien qui s’étend sur plus de 15 000 km.

Le réseau de chaleur d’Ivry-sur-Seine, d’une longueur de 25 km et d’une puissance totale de 60 mégawatts (MW) (dont 10 MW de géothermie), permettra d’alimenter en chauffage et en eau chaude sanitaire l’équivalent de 12 500 logements.

La géothermie pour capter l’énergie de la Terre

La géothermie terrestre consiste à récupérer la chaleur présente dans le sous-sol pour la transformer en énergie accessible et alimenter en chauffage ou en eau chaude les bâtiments d’un quartier. Pour cela, la technique utilisée est celle du « doublet géothermal ». Deux puits sont forés : un puits « producteur » et un puits « injecteur ». Le premier extrait l’eau chaude  du sous-sol et l’achemine ensuite en surface où sa chaleur est transmise à l’eau du circuit urbain via un échangeur. Le deuxième, le puits « injecteur », ramène l’eau refroidie dans le sous-sol à environ 2 km de l’endroit où elle a été puisée afin de ne pas refroidir la source. Cette eau se réchauffe en cheminant à travers les couches géologiques avant de pouvoir être à nouveau puisée.

Grâce à la géothermie mais également au raccordement en appoint-secours au réseau de chaleur parisien (CPCU) qui est alimenté pour 51 % en énergies renouvelables et de récupération*, le mix énergétique de l’ensemble des réseaux de chaleur de la ville d’Ivry-sur-Seine atteindra 67 % d’énergies renouvelables et de récupération. Ce nouveau réseau de chaleur géothermique devrait éviter l’émission de 11 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions de 8700 véhicules.

 

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* Les énergies de récupération sont constituées par la biomasse et la valorisation énergétique des déchets.

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